5 Juil 2016
| Par Antoine Bourdais, Directeur du pôle Regulatory | Invoke

La directive européenne Solvabilité II est, certes, entrée en vigueur il y a près de six mois maintenant. Mais elle commence tout juste à avoir un réel impact sur l’organisation du reporting des assureurs. Et ce n’est pas fini : directeur du pôle Banque Assurance Invoke, Antoine Bourdais estime que les assureurs doivent industrialiser leur reporting et que la route est encore longue. Il explique pourquoi.

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La directive Solvabilité II est entrée en vigueur le 1er janvier 2016. Les assureurs sont-ils prêts à remettre leurs premiers reportings ?

Même si l’on n’est officiellement plus en phase préparatoire, l’exercice 2016 nécessite encore pas mal de rodage : les remises 2016 restent « allégées » (avec seulement les remises «  Day 1 » et trimestrielles). Le vrai plongeon n’aura lieu que l’an prochain, avec la remise annuelle d’avril 2017 qui sera produite sur la base des données recueillies en 2016. Il ne faut surtout pas sous-estimer le travail que cela représente ! Notamment pour les directions financières, qui sont désormais en première ligne : historiquement, la conformité réglementaire des assureurs était essentiellement gérée par les directions comptables. Aujourd’hui, tous les métiers sont impactés : les assureurs doivent donc produire davantage d’informations dans des délais plus courts.

Sont-ils réellement prêts à produire leur premier reporting « Solvabilité II » ?

Oui et non… Dans l’ensemble, les assureurs français sont aujourd’hui en mesure de produire leur reporting Solvabilité II et de le transmettre à l’ACPR au format XBRL. Mais nous avons pu constater que les reportings de la phase préparatoire 2014/2015 et des premières échéances 2016 ont été produits de façon un peu artisanale, sur de bons vieux tableaux Excel convertis, en bout de chaîne, au format XBRL. Certains l’ont prévu dès le départ, conscients que leur système d’information manquait de maturité ; d’autres ont découvert en cours de route qu’ils n’étaient pas en capacité d’alimenter les solutions de reporting trop rigides qu’ils étaient en train de mettre en place.

Et pour la suite ? Comment peuvent-ils se préparer à ces nouvelles obligations ?

Les directions financières des sociétés d’assurance vont devoir être en mesure de produire un volume croissant d’informations à un rythme plus soutenu. Elles ont donc tout intérêt à se réorganiser : à créer des équipes fonctionnant en mode « projet » et à industrialiser leurs process de reporting. C’est tout l’enjeu pour l’année à venir. Le marathon ne fait que commencer…